Ils sont deux à l'accueil. Au cas où ils ne sauraient pas répondre, au cas où ils s'ennuieraient, au cas où ils auraient à faire face à une incivilité?
Je leur demande ce que je peux faire, car je ne me rappelle plus si je leur ai donné toutes les factures que j'ai émises. Je ne m'y retrouve plus.
Ils ne veulent pas me répondre, et me suggèrent à l'avenir de tout déclarer en même temps. C'est méconnaître les piques d'activité, où je n'ai pas le temps de faire deux heures de queue à la photocopieuse, c'est méconnaître la négligence de certains employeurs, qui me font la fiche de paie six mois après le travail, parce qu'ils ont mieux à faire.
Je suis leur conseil, je cherche sur le site de Pôle Emploi la trace de mon remboursement, car ils m'ont réclamé un trop perçu que j'ai remboursé. J'ai besoin du justificatif. Je ne le trouve pas. Je refais la queue, j'attends qu'ils s'occupent de deux personnes. Ils me sortent le reçu, et me disent en rigolant : " Encore une question? Jamais deux sans trois". Auparavant, comme la dame avait haussé le ton, je lui avais répondu : " Je pose une question. Je vous trouve agressive".
Ils se plaignent que je pose trop de questions. C'est un peu facile, à deux, de rigoler d'une chômeuse, non, d'une demandeuse d'emploi, de plus de cinquante ans qui préfèrerait être ailleurs, qui préfèrerait travailler ou rouler sur l'or et être en vacances au mois d'Août, à la mer et au soleil.
Je ne cherche pas d'emploi, je propose mes services. Vive la liberté!